EMMA X NYMFAVINTAGE

EMMA X NYMFAVINTAGE

March 14, 2021

NYMFAVINTAGE: Tell me about yourself, how did it all start?

Emma: My name is Emma Giardina, I am 21 years old. I've been living in Paris for 1 year now and I've been dancing for 2 years. At first it was more a way to escape reality. And then I saw that as I went along, when I was training with people when I was in Lille, that maybe I had potential. People gave me good feedback, saying that maybe I was made for this.


NYMFA : How did you learn? Through videos, with people ?

Emma : At first, it was just some videos or stories on Instagram. Some content where I was having fun. I have a friend, a professional dancer, who told me : "Why don't we do a training session together in freestyle." 
From that moment, it didn't stop for several months. On the side I was watching videos of people and styles inspiring for me. And then I would go out dancing every night after work and come home.

Today I do more hip hop and electro, whereas before I was more in a category that was "experimental". It's not really a style, it's more something about the development of your body, things that you want to release.
Before, when I had personal problems, when I was sad or angry, it was a way to escape. I would dance, and in the end, I saw that it really made me feel better. I always feel a lot when i dance.

I did an "experimental" style Battle this weekend, on afro sound, and I had people I didn't know at all, friends of mine who mentioned me, who sent me messages saying "it's gorgeous what you did was gorgeous, so emotional''. That's what I want to transmit.


NYMFA : Do you manage to find your place today, in Paris ?

All 2020, because of Co-vid, it was complicated for everyone, we were all blocked. But I consider myself lucky.

I've still managed to do projects : Palladium, for which I did the 2021 Campaign, one for breast cancer, and smaller projects as well. That’s why I consider myself lucky because it did not stop in 2021. I'm slowly making my way.


NYMFA: As a woman, do you feel that this plays a role? From a professional point of view.

Emma: Yeah, because in dance, women are not taken seriously. It's all about the guys. People will say "Yeah, she's dancing, ok that's cool". 

So I have the impression that as a woman, when I arrive, knowing that I haven't been in Paris for long and in this environment, I know how to impose myself.

I know what I want. Besides that, I have people, who support me, so that's a strength too. It makes me want to show my personality even more. Basically I am a tomboy, I have a shaved head, I often dress in large, oversized clothes.

But I have this feminine side that comes back in my dance so it's quite nice, when I'm on soft music and I do a little of electro, that's when I bring out my feminine side. And even in the movements or the clothes! Sometimes I assume myself more, and in the dance, it shows. I find that there is a good balance.


NYMFA : Do you think that dance allows you to be a little more in touch with what we qualify as "feminine" ?

Emma: Definitely. It's not just the dancing. It was emphasised when i shaved my head.

I want it even more now. I want to wear more make-up, to wear short and tight things, to wear more jewelry. And it's true that it allowed me to find my feminine side. 


NYMFA : You said yourself that you wear larger and different clothes? What are the clothes you could choose? 

For me, hip-hop is about dancing, but it's also about hip-hop culture, so it's about oversized, loose clothing, where I'm super comfortable. When I'm in oversize, it allows me to be free in my movements. If I wear a big baggy, a big sweater, I will be in a hip-hop mood and I will feel better. 

In electro, I can dress in large as well as in tight, because electro movements are all about the arms. I can do very soft things as I can go very fast, and show a part of femininity, and at the same time a part of my tomboy side so it's true that clothing makes everything. 


NYMFA: So would you say that your outfit can influence your dancing?

Emma: Yes, that's right. Often, when i do photoshoots, I have very delicate clothing. One time I had a sweater that came up to my breasts, and you could see underneath ! They told me "Do what you want, we're filming you". I decided to make very big movements, very soft. If they had given me a big hoodie, I would have had an attitude. In fact, it's all about the clothing. As soon as I wear something, I'm going to adapt to the clothing. I'm going to say to myself, "This dance matches with that outfit".

 

- Version Française - 

NYMFAVINTAGE : Parle moi de toi, comment tout a commencé, la danse notamment ?

Emma : Je m’appelle Emma Giardina, j’ai 21 ans. Ça fait maintenant 1 an que je suis arrivée sur Paris et je fais de la danse depuis deux ans, et c’est vrai qu’au début c’était plus un échappatoire. Et après j’ai vu qu’au fur à mesure, quand je m’entrainais avec des gens quand j’étais à Lille que j’avais peut-être un potentiel. Beaucoup de gens me faisaient de bons retours en me disant que j’étais peut-être faite pour ça.

NYMFA : T’as appris à travers des vidéos ou avec des gens ?

Au début, c'était des petites vidéos, des story sur Instagram. Des petits trucs où je m’éclatais. J’ai une amie, elle est danseuse professionnelle, qui m’a dit « Pourquoi pas faire une session training toutes les deux en freestyle. » 
À partir de ce moment-là, ça ne s’est plus arrêté pendant plusieurs mois. De mon côté, je regardais des vidéos de gens et de styles qui m'inspiraient. Et puis j’allais tous les soirs après mon travail danser dehors et je rentrais.

Aujourd’hui je fais plus du hip hop et de l’électro alors qu’avant je me plaçais plus dans une catégorie qui était « expérimentale ». Ce n’est pas vraiment un style, c’est plus tout ce qui est plus développement de ton corps, tout ce que t’as envie de sortir.
Avant quand j’avais des problèmes personnels, quand j’étais triste ou en colère c’était mon échappatoire. Je dansais et au final, j’ai vu que ça me procurait vraiment du bien. J’ai toujours des émotions quand je danse.
J’ai fait un battle ce weekend style « expérimental » sur du son afro et j’ai eu des amis qui m’ont envoyé des messages disant « C’est magnifique ce que t’as fait, nous étions pleins d'émotions ». Moi c’est ce que je veux faire, si je veux en faire mon métier plus tard c’est pour transmettre quelque chose aux gens.

NYMFA : Tu arrives à trouver ta place aujourd’hui, dans Paris ?

Tout 2020 à cause du Covid, ça a été compliqué pour tout le monde, on a tous été bloqués. Mais je m’estime chanceuse.

J’ai réussi à faire des projets dont la campagne publicitaire 2021 de Palladium, un projet pour le cancer du sein et d’autres petits shootings. Et du coup je m’estime chanceuse parce que j’ai vu que ça ne s'arrêtait pas en 2021.
Je me fais doucement ma place.

NYMFA : En tant que femme est-ce que tu ressens que ça joue ? D’un point de vue professionnel.

Emma : Ouais, aussi. Parce que dans la danse, les meufs sont pas trop prises au sérieux. C’est beaucoup les mecs. Nous les meufs on va arriver et on va dire « Ouais elle danse, ok c’est cool ». Donc moi j’ai l’impression qu’en tant que femme, quand j’arrive, sachant que ça fait pas longtemps que je suis à Paris et dans ce milieu, j’en impose quand même. Je sais ce que je veux. A côté de ça, j’ai des gens qui me soutiennent donc ça c’est une force aussi. Ça me donne encore plus envie de montrer ma personnalité. De base je suis très garçon manqué, j’ai le crâne rasé, je m’habille souvent en large, oversize. J’ai ce côté féminin qui revient dans ma danse donc c’est assez agréable, quand je suis sur du doux et que je fais un peu d'électro, c’est là que je ressors ma part de féminité. Et même dans les mouvements ou les vêtements ! Parfois je m’assume plus et dans la danse ça se voit. Je trouve qu’il y a une bonne place.

NYMFA : Tu penses que la danse te permet de rentrer un peu plus en contact avec ce qu'on qualifie de "féminin" ?

Emma : Carrément. Il n'y a pas que la danse, y’a eu mon crâne rasé aussi. Ça m’a fait un déclic. J'en avais encore plus envie maintenant. J’avais plus envie de me maquiller, de porter des petits trucs courts et moulants, de mettre plus de bijoux. Et du coup, c’est vrai que ça m’a permis de trouver ma part de féminité.

NYMFA : Tu disais toi même que tu mettais des vêtements plus larges et différents ? Quels sont les vêtements que tu pourrais choisir ?

Emma : Pour moi le hip-hop c’est la danse mais c’est aussi la culture, donc c’est les vêtements oversize, larges, ce qui ne me colle pas, où je suis hyper à l’aise. Quand je suis en oversize, ça me permet d’être libre de mes mouvements. Quand je vois que j’ai un gros baggy, un gros pull, je vais être dans un mood hip-hop et je vais me sentir mieux. 

En électro, je peux m’habiller en large comme en moulant parce que l’électro c’est dans les bras. Je peux faire des trucs très doux comme je peux aller très vite, et montrer une part de féminité, et en même temps une part de mon côté garçon manqué, donc c’est vrai que ça fait tout.

NYMFA : Tu dirais donc que c’est ta tenue qui influence ta danse?

Emma : Oui c’est ça. Souvent dans les shootings j’ai eu des trucs très précieux. Une fois j’ai eu un pull qui m’arrivait au ras des seins donc on voyait un peu en dessous. Ils m’ont dit « Fais ce que tu veux, on va te filmer ». J’ai décidé de faire des mouvements très amples, très doux. Si on m’avait donné un gros pull, j’aurais eu une attitude. En fait c’est le vêtement. Dès que je porte quelque chose, je vais m’adapter au vêtement. Je vais me dire « J’ai cette tenue, c’est cette danse là qui lui faut ».